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Les hautbois d'Occitanie

     La région Occitanie abrite 9 hautbois originaires de 9 départements. Ils ont chacun une organologie et un répertoire spécifiques tout en ayant des éléments en commun.

     En France, la région Occitanie est la seule à accueillir une telle diversité de hautbois populaires. On les croise dans de nombreux événements toujours très populaires, tels que les joutes nautiques, les Festas majores, les carnavals ou les sorties d'animaux totémiques, pour ne citer qu'eux.    

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     On peut sommairement les regrouper par zones :

gralla

La  gralla seca

     La gralla (pluriel: gralles) est un type de hautbois traditionnel des Pays catalans.

  Toujours utilisé pour la musique accompagnant les castells, sardanes et autres manifestations culturelles populaires catalanes. Elle est souvent accompagnée d'un timbal.

Les joueurs de gralla sont appelés grallers ou grallaires.

 

Accordée en do, sa tessiture s'étend de sol 3 à do 5.

    Elle se compose d'un tube conique d'environ 34 centimètres avec 6 trous dans la partie supérieure du tube et un trou de pouce gauche dans la partie inférieure (elles ont également deux trous latéraux situés dans la partie inférieure de l'instrument, mais ne permettent aucun doigté. Ils sont nécessaires à l'accord de l'instrument)

tablature

     La Catalogne, avec sa tradition de cobla et de sardanes, a su conserver sa musique au travers de ses instruments traditionnels que sont la tenora, le tible, la gralla et aussi le flabiol.​

     La tenora est un aérophone à anche double et à tube conique, de la famille des xérémies. Son nom proviendrait en fait de xeremia tenor. C'est l'un des instruments les plus caractéristiques de la cobla.
      Elle est accordé en si bémol et peut jouer des notes de Mi2 à G5 environ.

    D’une longueur d’environ 85 cm, ce dispositif comprend deux corps en bois qui s’emboîtent et d’un pavillon métallique en laiton. Cet aménagement permet d’obtenir les clés de sol et de fa. Au timbre puissant et charmeur.

     La tenora joue un rôle important dans la cobla avec le tible et le couple flabiol / tamboril.

     Instrument de musique de la famille des aérophones à anche double, Le tible est un descendant des anciens xeremias, son nom complet serait xeremia tible. Avec le flabiol et la cornemuse (sac de gemecs), ils formaient ce qu'on appelle le "coble des trois quartes". Cependant, l'instrument qu'ils utilisaient à cette époque était assez rustique, ils l'appelaient souvent tarot.
    La longueur totale de l'instrument est d'environ 55 cm divisée en 3 pièces. Parmi ces trois dernières, les pièces supérieure et centrale sont celles qui contiennent le système de clé, tandis que le pavillon possède quatre trous de résonance toujours ouverts.
    L'instrument est accordé en fa, il sonne donc une quarte plus haut que la notation écrite. Sa tessiture est de deux octaves et demie : de A 2 à E 5.


 

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tible
catalogne
tenora
autboï
plaine du Languedoc
La Plaine languedocienne et les Cévennes

L'instrument traditionnel, l'autboï, dit du du Bas-Languedoc, se retrouve dans une zone qui va du Rhône à Béziers et monte vers les Cévennes jusqu'aux premiers contreforts de la Lozère.

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     le hautbois populaire, en Languedoc, est désigné du terme occitan d’autbòi, en français, hautbois languedocien pour « hautbois populaire du Bas-Languedoc oriental et des Cévennes », sachant qu’il existe au moins un autre hautbois populaire languedocien, le graile ou hautbois des monts de Lacaune, avec lequel aucune confusion n’est possible.

    

     Traditionnellement, le rôle principal du hautbois est l’animation des fêtes votives : le musicien assure la totalité de la fête sur plusieurs jours. Il accompagne la danse mais aussi les jeux traditionnels qui varient selon les secteurs géographiques : les quilles, les courses de taureaux, et, sur le littoral, les joutes nautiques.

     Instrument au son puissant et fortement marqué par son identité méditerranéenne, il présente une étendue de deux octaves chromatiques. Il existe, actuellement, dans deux tonalités : do/fa et ré/sol. Il peut être doté, dans sa forme modernisée, d’un doigté Böhm semblable à celui du saxophone soprano.

     Il est fabriqué en buis, ébène ou palissandre, plus rarement en olivier, le tout agrémenté de bagues en métal ou en corne.

Les Pyrénées

     Jusque dans la première moitié du XXe siècle, l’aboès était très populaire dans le Couserans et plus particulièrement dans les vallées du Castillonais

     Un long tube mélodique conique monté avec une anche double est percé sur le dessus de 6 trous de jeu et un trou d’accord alignés, auxquels viennent s’ajouter deux trous d’accords sur le pavillon.

     Il est composé de trois parties de buis, ornées de bagues en relief tournées dans la même pièce de bois, et de corne et d’os pour renforcer les deux emboîtements. Le balustre près de l’embouchure, le profil des ornements et la forme générale de l’instrument sont un bon exemple du style baroque de la facture d’instruments.

     L’aboès, parfois en concurrence avec le violon, était l’instrument de musique festive par excellence. Un nombre relatif de musiciens (de l’ordre d’un musicien pour plusieurs villages) qui étaient aussi artisans, souvent en solistes, faisaient danser pour toutes les célébrations et même pour le cortège du carnaval.

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     Jusque dans la première moitié du XXe siècle, dans le bassin supérieur du gave de Pau, du Béarn oriental à la haute Bigorre. En attestent un tourneur-facteur à Montaut, près de Betharram, des instruments anciens provenant du Lavedan et des vallées du Barèges, un musicien de Gèdre près de Gavarnie

     Petit instrument, de 20 à 25 cm de long, tourné dans une seule pièce de buis. Il est percé sur le dessus de 6 trous de jeu alignés et un latéral vers le bas et à l’arrière d’un trou d’octave supérieure. Il est muni d’une anche double qui pouvait être faite de corne ou de plume de gros oiseaux. Le pavillon est généralement très peu développé, à peine remarquable, extérieurement, sur certains exemplaires. Plusieurs instruments portent des décors communs à ceux des divers objets personnels de la haute Bigorre : inscriptions gravées et colorées de cires, lignes de «dents de loup», figures géométriques et stylisées... Un clarin du Musée Pyrénéen de Lourdes a une forme de pyramides décagonales décorées d’entailles.

     Comme les gralles de pastors de Catalogne ou la txanbela souletine, son origine est très probablement médiévale. Particulièrement la Haute Bigorre, dans l’ensemble ibéro-aquitain, est un réservoir d’archaïsmes dans tous les domaines observés par l’ethnographie. L’art du xiie au xvie siècle, surtout dans les représentations d’Annonce aux Bergers, montre ces petits hautbois de formes à la fois si constantes et si variées

Pyrénées
aboes
clari
Le sud-ouest  du Massif Central

le sud-ouest  du Massif Central, un domaine où deux hautbois prédominent : le Graïle et le Valhourle ou amboesa.

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Le graïle

     Le graïle est composé de trois parties en buis. Les bagues aux extrémités de chaque partie sont le plus souvent en corne. Il mesure une cinquantaine de centimètres et est percé de sept trous de jeu et entre huit et dix trous d’accord.

     L’anche double du graïle est appelée caramelà ou carmèla.

Elles étaient plutôt carrées et étaient directement « fixées » au hautbois, sans pièce intermédiaire

ni cuivret. La plupart étaient faites en roseau, mais, on en trouve aussi en buis, plume d’oie, bois de houx ou sureau.

     Le terme graïle rappelle celui de grêle et serait relatif au son que produit l’instrument.

     Au début du 20ème siècle, l’aire de jeu du graïle se situe dans le Tarn, une partie de l’Aveyron et de l’Hérault.


     On appelle les joueurs de graïle des graïlaires. Le plus souvent, ils jouent seuls. Les derniers ont morts dans les années 1950-1960.
    La pratique du graïle devait être assez répandue puisqu’une cinquantaine de spécimens ont été retrouvés

L'amboesa, le Valhourles, le hautbois dit “de Cahors”

graïle
massif centra
amboesa
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